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Libération
Expo cinéma

Marker indélébile

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Le centre Pompidou déploie au quatre coins du musée l’œuvre variée et pléthorique de l’artiste français.
Extrait d'«Immemory», don de l'artiste en 1997 au Centre Pompidou. (Photo E.Sandrin Collection Centre Pompidou)
publié le 22 octobre 2013 à 19h06

«Pff ! Et vous allez mettre mon portrait en immense sur la façade ?» Haussement d'épaules, boutade. Telle est la réaction de Chris Marker lorsqu'il apprend le souhait du centre Pompidou. En 2005, Sylvie Pras et Christine Van Assche, respectivement responsable des cinémas à Beaubourg et conservatrice du musée, rendent visite au réalisateur de la Jetée pour le convaincre d'organiser une vaste rétrospective de son œuvre.

Problème : de nature discrète - pour ne pas dire secrète -, Chris Marker a horreur d'être au premier plan. Plutôt que de se donner le beau rôle, il préfère rendre hommage à ceux dont il apprécie le travail, mettre en valeur ses influences, saluer les artistes qui ont contribué à façonner sa propre sensibilité esthétique. «S'exposer à une rétrospective de son vivant n'est pardonnable que si l'on profite de cette limousine qui vous est prêtée pour faire monter quelques auto-stoppeurs. Et il n'est pas illogique de faire figurer, dans cette espèce d'autoportrait que trace à grandes lignes une sélection de vos films, ceux des autres qui vous ont marqué, nourri, stimulé. Ils font partie de vous, ils disent quelques fois plus sur vous que vous-même», écrivait-il déjà dans le programme du cycle «Marker Mémoire», présenté à la Cinémathèque française en 1998.

Après négociations, l'auteur accepte le principe d'une exposition à Beaubourg, à condition de limiter le plus possible l'étalage de ses œuvres. «Il voulait tirer les fils, montrer plu