La Vie d'Adèle, Palme d'or 2013, est un succès en salle mais Abdellatif Kechiche ne veut pas en démordre : il est et demeure la victime d'une cabale sur laquelle il revient en longueur dans une lettre qu'il a donnée au site Rue89, lettre qui est surtout un règlement de compte avec le journal Le Monde et tout particulièrement le jeune chef du service culture, Aureliano Tonet. Kechiche raconte par le menu comment, ayant refusé au journaliste l'accès en salle de montage de son film, en vue d'un article à paraître à l'ouverture du Festival de Cannes, cette porte close aurait ouvert une sorte de boîte de Pandore d'accusations et de calomnies dans le grand quotidien de référence.
Kechiche ne digère pas que le journal ait repris le communiqué du Syndicat des professionnels de l'industrie de l'audiovisuel et du cinéma, dénonçant des manquements au Code du travail durant les cinq de mois de tournage, de mars à août 2012. Cet article donnait la parole à des techniciens, racontant comment ils furent livrés au caprice d'un cinéaste obnubilé par son film et incapable de prendre en compte la dimension humaine de ses troupes (Clarisse Fabre, auteur de l'article, écrit ainsi : «Parfois, le témoignage vire à la rigolade, ou