Pour Donald Westlake, le meilleur Parker à l'écran fut Robert Duvall dans The Outfit (Echec à l'organisation) de John Flynn. L'auteur prolifique, qui, sous le pseudo de Richard Stark, a écrit une vingtaine d'aventures de ce rugueux gangster aussi avare de mots que d'émotions, voyait en l'acteur l'illustration subtile d'un tournant de cette saga du polar, quand son personnage se fait refaire le portrait au scalpel pour s'offrir un visage d'honnête homme. Avec sa calvitie naissante et son allure de chef comptable, Duvall avait saisi la dualité du personnage, implacable et violent si nécessaire, mais toujours obnubilé par l'idée de passer inaperçu.
Par rapport au personnage des romans, The Outfit prend pourtant des libertés risquées, imposant à Parker (nommé ici Earl Macklin) une famille dont le héros original n'a jamais fait mention, comme s'il s'était débarrassé de ce fardeau. Pour autant, The Outfit restitue à merveille la froideur presque mécanique de ce personnage inquiétant, appliquant son propre code d'artisan du crime dans l'exercice de son métier ou, comme ici, décimant une mafia locale qui a voulu le blouser. Flanqué de seconds rôles labellisés film noir de la grande époque (Marie Windsor, Elisha Cook, Robert Ryan, alors rongé par la maladie), Duvall, superbement servi par le classicisme sec du film, réussit le prodige de faire presque oublier Lee Marvin, autre interprète de Parker. Sa morphologie esquissée à la tronçonneuse le destinait pres