Menu
Libération
Cinéma

Dominique Sanda: grandeur dame

Article réservé aux abonnés
Rencontre avec Dominique Sanda, la lumineuse actrice d’«Une femme douce» de Robert Bresson, qui ressort aujourd’hui en salles.
publié le 5 novembre 2013 à 18h26
(mis à jour le 5 novembre 2013 à 18h26)

Nous revoilà rue Cassette dans le VIe arrondissement de Paris, dans cet hôtel en forme de bonbonnière pour touristes aisés où il n'est pas rare de voir des actrices donner des interviews. Dominique Sanda en a fait son QG du jour. Elle finit d'accorder un entretien à «une petite télé», s'accorde une pause de retouche maquillage et vient s'installer dans le salon central. Elle nous assigne le canapé, s'arroge le fauteuil. Elancée, habillée chic (ensemble tailleur avec pantalon noir, chemisier blanc, court collier de perles et bottines), le cheveu en chignon faussement bricolé, elle colle idéalement à l'archétype du beau morceau de femme d'un certain âge.

Le plus étonnant avec Dominique Sanda, c'est la façon dont elle ne ressemble pas à son image. Sa personne tranche complètement, radicalement, avec l'idée que l'on s'en est construit à travers ses personnages. Dominique Sanda, 62 ans, est une femme forte, affirmée, perçante et drôle. Au fil de la conversation, c'est d'ailleurs le seul regret qu'elle ait clairement exprimé : que l'on ne fasse pas davantage appel à son sens aigu de la comédie… Vivant en Argentine avec son époux («journaliste et philosophe») depuis de longues années, elle se trouve à Paris grâce à la conjonction d'heureux hasards : le rôle de la mère du grand couturier dans le film sur Yves Saint Laurent que fourbit Bertrand Bonello, un hommage du festival Lumière de Lyon et la ressortie d'Une femme douce (lire ci-contre), chef