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Cinéma

La lose «Llewyn»

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Balade des Coen dans les pas d’un chanteur malchanceux au cœur du New York bohème.
Oscar Isaac, alias Llewyn Davis, sobre loser. (Photo DR )
publié le 5 novembre 2013 à 18h06

S'il peut sembler difficile de trouver des lignes directrices dans le chamboule-tout que représentent les films des frères Coen, il est un élément qui, de Barton Fink à True Grit en passant par O'Brother, persiste chez les deux monarques du cinéma indé américain à succès : l'idée d'envoyer leurs personnages dans des périples et d'en recenser les accrocs et les rencontres.

Saccadé. Avec Inside Llewyn Davis, ils réitèrent avec le même esprit d'odyssée, mais négligent toute dimension tonitruante pour accentuer la lose dont écope leur personnage principal. Llewyn Davis est un jeune musicien de folk qui se promène dans le Greenwich Village du tout début des années 60. Le compère avec qui il jouait s'est suicidé, anéantissant dans l'œuf la renommée d'un duo qui frémissait. Son père est malade. Il a eu la mauvaise idée de coucher avec une amie, qui est tombée enceinte. Entre deux cassages de gueule par des inconnus et des logements de fortune chez les copains, il erre dans New York, accompagné d'un joli chat fugueur, Ulysse. Llewyn Davis est talentueux, mais il loupe en permanence le coche du succès, que Bob Dylan, évoqué dans le film, ne manquera pas. L'époque, pré-sixties, pré-Factory, n'a pas