Menu
Libération
Critique

«Violette», appel à laide

Article réservé aux abonnés
Biopic. Evocation compassée de la vie de l’écrivaine maudite Violette Leduc.
L'écrit de douleur d'Emmanuelle Devos. (Photo Michael Crotto)
publié le 5 novembre 2013 à 18h06

Dans le portrait que lui avait consacré Libération en 2011, Martin Provost disait avec un soupçon d'amertume que l'avalanche de récompenses qui s'était abattue en 2008 sur son film Séraphine (sept césars) ne lui avait pas été d'une grande utilité. «J'aurais pu faire un grand film après les césars, mais je n'ai pas eu de CNC, pas de chaîne de télé», disait-il.

Il venait alors d'achever Où va la nuit, pour lequel il avait retrouvé Yolande Moreau dans un rôle de femme battue, et commençait à travailler sur sa biographie de la romancière Violette Leduc. Autre femme humiliée, autre artiste incomprise par son époque, autre victime d'une violence sociale féroce, autre personnage dont le talent tarde toujours à trouver une large reconnaissance.

Tropisme. Ce film a, cette fois, décroché des financements (Centre national du cinéma, régions et télés) assurément logiques au regard de la carrière de son auteur. Pourtant, cette forme de normalité enfin acquise, ajoutée à un tropisme de redresseur de torts qui semble habiter Provost, jette d'emblée une ombre sur le film. Il ne s'agit pas ici de sous-entendre qu'il exploite un filon, mais de tenter de cerner ce curieux sentiment de déjà-vu qui colle aux semelles de Violette. Un