Votre premier long métrage évoque une sorte de relecture nocturne et pour adultes du Breakfast club de John Hughes. C’était votre intention ?
Quand on me parle du film, beaucoup de références ressortent, mais il n'y en avait que deux que j'avais précisément à l'esprit au moment de l'écriture: le Charme discret de la bourgeoisie de Buñuel et Breakfast club, donc. De John Hughes, j'avais retenu cette idée d'un groupe de personnages qui ont peu à voir les uns avec les autres, mais qui vont se mettre à nu et créer un lien, dans l'invention d'une espèce de communauté qui fasse rempart au monde. Selon moi, mon film comme le sien parlent de l'amitié, une amitié aussi intense qu'éphémère.
Sauf qu’ici, ce qui réunit ces personnages, c’est une orgie…
Oui, mais j’ai l’impression de partir du sexe et de la provocation, pour aller vers quelque chose de très romantique et sentimental. J’ai toujours été un obsédé sexuel, mais j’aime que, de là, les choses dérivent vers un horizon beaucoup plus fleur bleue, voire cheesy.
Le film comporte des citations visuelles et musicales hétéroclites, mais n’est-ce pas ce principe de collage qui a aussi présidé au casting, de «l’Etalon» campé par Eric Cantona à celui de «l’Adolescent» (Alain-Fabien Delon) ?
Ce qui m’a guidé, c’est l’idée du groupe, de la troupe bigarrée. Faire jouer ensemble des visages peu connus au cinéma comme ceux de Kate Moran ou de Julie Brémond, avec ceux d’acteurs qui portent un imaginaire beaucoup plus fort et partagé. C’est l’hétérogénéité qui m’excite quand je fais un film, le fait de tenter des mélanges qui peuvent paraître absurdes ou improbables, et qui peuvent me procurer des crises de pani