A la bouffe ! C'est ce qui devrait être écrit au fronton des stands de confiseries qui n'en finissent pas d'envahir les halls des grands cinémas. Et pour cause : le chiffre d'affaires de ces produits pas du tout dérivés est en constante augmentation (20 % du chiffre d'affaires des multiplex). Certes, ça ne date pas d'hier, mais plutôt d'avant-hier quand, au moment de l'entracte, une sympathique ouvreuse avé son présentoir à bretelles circulait dans les travées pour proposer sa chalandise de «bonbons-caramels-esquimaux-chocolats» qui firent la gloire, et un petit peu beaucoup la fortune, des marques Batna et Dupont d'Isigny. Et par ricochet la rente des dentistes, le Michoko archigluant n'ayant pas son pareil pour faire sauter les plombages des plus jeunes et fusiller le râtelier des anciens. A cet égard, certains crurent à la sortie de Carrie de Brian De Palma, que le maître de l'horreur allait instruire le lourd dossier du Kréma en trou propice.
Aujourd'hui, où le tonneau de pop-corn le dispute au cubi de Coca, on ne voit pas pourquoi les proprios de salles de cinéma n'y vont pas plus franchement dans l'offre grignotage qui, par ailleurs, peut suggérer des envies d'étrangler son voisin de mâchoire qui n'a pas toujours appris qu'il faut fermer sa bouche quand on broie sa nourriture. Si, pour l'heure, la merguez carbonisée est toujours cantonnée aux fins de manif de la CGT, qui interdit par contre d'imaginer une bonne tartiflette, la brandade bien aillée (et croûtons)