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Libération
CRITIQUE

Les boss des maths

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Un documentaire illustre comment les mathématiques ont conquis le monde. Pas de bol pour les cancres.
(Photo DR)
publié le 26 novembre 2013 à 18h09

Comment réussir un film populaire sur les maths ? En évitant tout cours de maths. Démonstration par Comment j'ai détesté les maths, d'Olivier Peyon. On y voit certes un prof avec ses élèves de maths sup, sur une plage, marchant à côté d'une théorie de chars à voile. Ou Cédric Villani, Médaille Fields 2010, répétant la cérémonie dans son hôtel d'Hyderabad (Inde), dressant la double liste des mots doux et des mots durs sur les maths. Mais aussi des manifestations violentes en Grèce contre l'austérité. Des gens qui prennent le thé en fin d'après-midi. La psychologue Anne Siety listant des «mots» de maths qui disent quelque chose de nous. Une dame qui installe des serviettes de table nominatives. Un passage du premier discours d'investiture de Barack Obama. Ou un extrait d'un épisode dramatique et mondialement connu de la guerre du Vietnam, cette petite fille victime d'un bombardement au napalm, courant, nue, sur une route.

Sélection. Etrange pour un film sur les maths ? Non, puisque tout cela entretient des rapports directs, serrés même, avec les mathématiques. Peyon aborde dans le film deux sujets brûlants : l'enseignement des maths et son usage massif dans nos sociétés techniciennes.

Le premier thème évoque le fameux échec des maths modernes avec ses bijections débutées dès la rentrée de septembre 1968 dans certains lycées. La critique des mathématiques comme outil de sélection scolaire. La recherche en didactique, avec des maths l