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INTERVIEW

Christophe Ernault: «Quand je change une ampoule je pense à Losey»

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La nuit, il est le chanteur de charme Alister. Le jour, il dirige Schnock, l’excellente revue «des vieux de 27 à 77 ans», dont le prochain numéro paraît le 4 décembre, avec Coluche en couverture.
(Photo Dom Garcia )
publié le 26 novembre 2013 à 18h10
La première image ?

Le lion de la MGM. Puissant, effrayant, rigolo. Quality control immédiat pour l'enfant que j'étais.

Dernier film vu ?

Je ne vais plus en salles, au grand désespoir de mes proches, car je ne supporte plus le comportement antisocial qu'il y règne. L'un des derniers trucs que j'ai dû aller voir, c'est Inception. Dieu sait que je n'ai pas l'habitude de dire quand c'est bien, mais là c'était mauvais.

Le film que vos parents vous ont empêché de voir ?

Octobre 85. Rambo 2. Un peu trop communiste si je me souviens bien. Ils avaient parfaitement raison. Je m'étais replié sur Mad Max 3 qui m'avait bouleversé.

Le monstre de cinéma dont vous vous sentez le plus proche ?

Le «Caresseur» de Et la tendresse ? Bordel !

Le film ou la scène qui a interrompu un flirt avec votre voisin(e) ?

Le Septième Sceau, de Bergman. Je ne les ai jamais revus.

Que faites-vous pendant les bandes annonces ?

Je localise les extincteurs en cas d’incendie. Je compte les gens dans la salle.

Avec quel personnage aimeriez-vous coucher (ou pire) ?

J'aimerais bien parler de cosmologie quantique à Monica Vitti dans La Notte ou de l'idée de progrès à Faye Dunaway dans Network.

Pour ou contre la 3D ?

Ni pour ni contre. Mais pas loin.

Le hors-champ, ça vous travaille ?

Non. Le «hors chiant», oui.

La séquence qui vous a empêché de dormir (ou de manger) ?

Le mec déguisé en ours dans Shining, évidemment. Il est con, ce Kubrick.

Ce film que personne n’a vu et que vous tenez pour un chef-d’œuvre ?

Le Maître-Nageur, de Jean-Louis Trintignant.

Le cinéaste dont vous n’oserez jamais dire du mal ?

Joseph Losey. Même l'Assassinat de Trotsky. Même en accéléré et à l'envers. J'ai une indulgence à son égard qui trahit une assez basse admiration de ma part. Accident est le film que j'ai dû le plus voir. Quand il manque un peu d'intelligence autour de moi, je fous un Losey. Quand je change une ampoule, je pense à Losey. J'ai ouvert une page de fan de Losey sur Facebo