Menu
Libération
Vibrations

Les ondes Martenot, de la poudre au jeu

Article réservé aux abonnés
Un documentaire sur le rare et intrigant instrument électrique est projeté ce soir à Paris.
Aujourd'hui il reste 70 exemplaires d'ondes Martenot dans le monde. (Photo DR)
publié le 27 novembre 2013 à 19h26

Son timbre étrange et éthéré était menacé d’extinction, avant qu’un cercle de passionnés ne se mette à son chevet pour ranimer ses ondes singulières et expressives. La réalisatrice québécoise Caroline Martel consacre un vibrant documentaire aux ondes Martenot (1), présenté ce soir au Forum des images, suivi d’un concert.

Mystérieux instrument apparu à l'aube du XXe siècle, ses modulations fantomatiques hantent les symphonies contemporaines de Messiaen ou Varèse, les BO de films (de Fritz Lang à Mad Max) comme la musique populaire (Piaf, Brel, Radiohead, Daft Punk…). Son inventeur, Maurice Martenot, militaire dans les transmissions durant la Grande Guerre, tombe sous le charme de la pureté des vibrations produites par les lampes triodes de son appareil de radiotélégraphie. Le violoncelliste, qui rêve de transformer ces ondes électriques en musique, n'a eu de cesse depuis 1919 de perfectionner ce qui est considéré comme l'un des premiers instruments électriques au monde, avec le Theremin mis au point en Russie deux ans plus tôt.

Survie. Présentées au public en 1928, à l'Opéra Garnier, ses ondes musicales connurent un succès immédiat, seul instrument de cette période à avoir suscité un vaste répertoire et à être pratiqué (et enseigné) aujourd'hui encore, par une quarantaine d'ondistes, essentiellement en France, en Suisse, au Japon et au Canada.

Il ne subsiste qu'environ 70 exemplaires dans le monde sur les 281 fabriqués, l