Edouard Molinaro est mort d'une insuffisance pulmonaire à l'hôpital Tenon, à Paris (XXe), samedi, à l'âge de 85 ans. Né à Bordeaux en mai 1928, il a 30 ans lorsque sort le Dos au mur, son premier long métrage, polar adapté du roman de Frédéric Dard Délivrez-nous du mal. Gérard Oury y tient le rôle d'un industriel qui, découvrant que sa femme (interprétée par Jeanne Moreau) le trompe, décide de la faire chanter. On est en 1958, une année qui voit débouler sur les écrans le Beau Serge, de Claude Chabrol, les Mistons, de François Truffaut, Moi, un Noir, de Jean Rouch. Les jeunes de la Nouvelle Vague vont prendre le pouvoir, contre la «qualité française» dont Marcel Carné, l'un de ses plus dignes représentants, tente encore de se refaire une santé, cette année-là, avec son portrait de la jeunesse parisienne des Tricheurs. En vain.
Vivier. Molinaro, cinéphile, n'est pas du côté de la Nouvelle Vague, l'assistant sur son premier film est Claude Sautet. Il enchaîne avec d'autres films policiers, tel Des femmes disparaissent (1959), dont il confie la bande-son au pionnier du hard bop, Art Blakey, ou la Mort de Belle, d'après Georges Simenon (sur un scénario et des dialogues signés Jean Anouilh).
C'est avec la Chasse à l'homme qu'il est à son meilleur, dans le genre comédie speed série B avec dialogues taillés par Michel Audiard, la Rolls de la punchline,