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Cinéma

La surveillance en séance: pitié !

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Pour éviter les fuites, les studios prennent de mesure de sécurité de plus en plus draconiennes dans les salles de cinéma. Jusqu'à être surveillé par des vigiles.
DiCaprio dans le prochain Scorsese. Sécurité renforcée. (Photo Paramount Pictures)
publié le 10 décembre 2013 à 17h06
(mis à jour le 12 décembre 2013 à 10h16)

En dépit de leurs similitudes, il ne faut pas confondre le plan Vigipirate, conçu pour mettre en échec les actes de terrorisme, et le plan antipirate du distributeur Metropolitan, conçu lui pour emmerder le monde. Démonstration, le 3 décembre, avec la projection de presse du Loup de Wall Street de Martin Scorsese. Le carton d'invitation indiquait que la projection «unique» - bien que deux autres séances aient été ajoutées depuis, comme d'hab - serait «sous surveillance». Qu'en y assistant, chacun «consentait à se prêter à un contrôle de ses effets personnels et à se démunir de tout appareil jugé susceptible d'enregistrer et/ou de transmettre de l'image et du son».

Dans les faits, cela donnait un chemin de croix désopilant où il s’agissait d’abord de s’inscrire au guichet estampillé de l’initiale de son patronyme, puis d’abandonner son téléphone aux mains de vigiles polis mais débordés, avant de subir une fouille avec application corporelle d’un détecteur de métaux comme à l’entrée du Pentagone, sans oublier l’examen minutieux du contenu des sacs et des poches. A l’instant où chacun commençait confusément à se résigner à une prise de sang ou à un toucher rectal réglementaire, surprise, l’accès à la salle se dégageait. Enfin presque. Puisqu’avant de s’asseoir, il fallait encore signer un NDA (accord de non-divulgation), mascarade qui engage un journaliste à ne rien écrire sur le film avant la date voulue par le distributeur.

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