Il n’y a donc pas que les enfants qui aiment qu’on leur raconte toujours les mêmes histoires. Aucune autre explication sérieuse ne tient pour comprendre l’afflux massif de populations littéralement sous le charme à la sortie de chaque nouvel épisode de la saga de Peter Jackson, inspirée par l’œuvre de J.R.R. Tolkien. La qualité des films, leur construction, voire leur durée éprouvante, n’entrent même plus en ligne de compte, sans même évoquer la démarche commerciale consistant à étirer le processus à l’infini, si limpide qu’elle en devient presque exemplaire de franchise. C’est le cas de le dire.
Pour aller à l'essentiel, le Hobbit est donc destiné aux exégètes de Tolkien, un produit d'une énorme niche de quelques dizaines de millions de spectateurs. Et, après plus de douze ans passés à exploiter le filon, Peter Jackson possède une méthode qui, film après film, coffret DVD collector après director's cut, montre à quel point elle est infaillible. Pour ceux qui, en revanche, n'auraient pas eu la bonne idée de se documenter, il faut s'accrocher avec rigueur pour s'y retrouver dans l'avalanche de patronymes qu'on jurerait issus d'un catalogue Ikea ou d'un annuaire de groupes de black metal scandinaves.
Après le Voyage inattendu, premier volet du second triptyque antérieur au premier (tout le monde suit ?), voici donc la Désolation de Smaug, le petit nom d'une bestiole féroce veillant sur un trésor sur lequel les héros, un Hobbit et une douzaine