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DECES

Joan Fontaine, retour aux sources

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L’actrice américaine, qui avait notamment tourné avec Hitchcock, est morte dimanche à 96 ans.
Joan Fontaine en 1947. (Photo Ernest Bachrach. RKO. The Kobal Coll.)
publié le 16 décembre 2013 à 19h46

Elle s'appelait Joan de Beauvoir de Havilland, et bien qu'Anglaise, elle était née à Tokyo en 1917. Une folie de son père, avocat d'affaires, gentleman excentrique. Elle était la sœur cadette d'une autre actrice promise à la célébrité, Olivia de Havilland. Sans doute pour se distinguer, elle prit le pseudonyme de Joan Fontaine, du nom de jeune fille de sa mère, Lilian Fontaine, honnête actrice qui joua le rôle de la mère de Jane Wyman dans le Poison (The Lost Weekend), de Billy Wilder.

Quand elle débute au théâtre, en Californie, au début des années 30, la jeune Joan, ne voulant décidément troubler ni la carrière de sa mère ni celle de sa sœur aînée, choisit encore un autre pseudo : Joan Burfield. Elle est vite remarquée et engagée à Hollywood, mais n'y joue pendant longtemps que dans des séries B. Alors que sa sœur triomphe déjà dans des films de légende avec Errol Flynn, dirigés par Michael Curtiz (Robin des bois) ou Raoul Walsh (la Charge fantastique). Elle apparaît cependant dans la jolie comédie musicale de George Stevens Demoiselle en détresse (1937), et dans Femmes (1939), parangon de misogynie amoureuse où elle est dirigée par George Cukor. Adoptant définitivement le nom de Joan Fontaine, en 1940, elle a la chance d'obtenir du producteur David O. Selznick et d'Alfred Hitchcock, qui s'est pour l'occasion soumis au désir de son producteur, son premier rôle marquant : celui de la seconde madame de Winter dans Rebecca,