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Libération
Critique

Annick Bouleau passe le cinéma en revues

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Parution. L’ancienne scripte a compilé 4 992 extraits de propos recueillis dans la presse spécialisée.
publié le 2 janvier 2014 à 19h46

Comme le dit notre confrère Didier Péron, ça doit être ça le livre que Jack Nicholson écrit dans Shining. Une sorte de thérapie de groupe du cinéma mondial, un truc traversé par des voix parallèles qui tissent un inconscient aussi obscur qu'incandescent.

Passage du cinéma, 4 992 est le gros livre immaculé qui monte. Sorti en septembre, découvert en octobre par Politis, recensé la semaine dernière par l'Huma ou France Culture, il en est à 300 exemplaires vendus : une performance pour un éditeur inconnu, auteur pas mieux (et au nom absent de la couverture), titre abstrait. Un exemple de développement durable sur papier (il n'y aura pas de version eBook) prolongé sur le Web (1) par des coms ou des extraits des ateliers de l'université Lyon-II dans lesquels le projet complet («Ouvrir le cinéma»), entre Perec et Benjamin, a pris forme.

L'ouvrage, partie émergente de ce travail d'ouverture et d'apparition, composé pendant dix ans par Annick Bouleau, réalisatrice, ancienne scripte et «bobine supraconductrice» comme elle le dit en riant, est un «montage», au sens cinématographique du terme, «de 4 992 fragments issus de revues françaises consacrées ou concernées par le cinéma depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à l'aube du XXIe. […] Essentiellement des paroles vives, des propos de représentants de la corporation cinématographique : techniciens, industriels, producteurs, exploitants, cinéas