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Interview

Alex de la Iglesia: «J’avais quatre Bob l’éponge dans le cadre !»

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Le réalisateur basque, combine le spectaculaire et les obsessions personnelles :
Alex de la Iglesia à Berlin le 5 février 2012. (Photo Morris MacMatzen / Reuters)
publié le 7 janvier 2014 à 18h46

L'homme qui descend du moto-taxi est une pile électrique, survolté après la matinée qu'il vient de vivre. Alex de la Iglesia (né à Bilbao, en 1965) a donné une conférence à la Sorbonne, parlant notamment du Jour de la bête (1996), inscrit au programme de l'agrégation d'espagnol. «Une grande fierté pour moi», confie-t-il en nous montrant sur son smartphone, en première mondiale, son dernier film : un panoramique des étudiants qui l'acclament, debout dans l'amphi. Tenant d'un cinéma grand public à audience internationale, Alex de la Iglesia parvient à combiner le spectaculaire et les obsessions personnelles : la guerre d'Espagne dans Balada Triste ou l'information spectacle et ses dérapages dans Un jour de chance. Son dernier-né nous mène au cœur de la mythologie basque.

D’où vient votre intérêt pour les légendes basques ?

Dans mon enfance, ma mère ou mes grands-parents racontaient des histoires du Malin ou du bouc démoniaque. Quand j'ai étudié la philosophie à l'Université de Deusto [à Bilbao, ndlr], je me suis passionné pour l'anthropologie culturelle basque, avec Joxemiel Barandiarán ou Julio Caro Baroja comme lectures obligatoires.

En quoi consiste cette mythologie ?

Euskadi [le Pays basque] se caractérise par une langue, mais aussi par un ensemble de légendes, de divinités et de héros, en fait une religion pré-indo-européenne. Non pas une religion patriarcale, avec un dieu unique et masculin, mais un culte de la terre, personnifiée par Mari, une divinité féminine. La grotte qui nous relie à la terre