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Libération
Cinéma

Le ballet de sorcières

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Après un braquage à Madrid, quatre hommes fuient vers la France. Un cocktail d’horreur parodique, de mythologie basque et d’ethnologie.
Un Jésus et un petit soldat vert comme dans «Toy Story»: les statues humaines sont prêtes au braquage, à la Puerta del Sol, à Madrid. (Photo Enrique Cerezo)
publié le 7 janvier 2014 à 18h46

Dans l'étourdissante première scène du film, au milieu d'une fusillade digne de John Woo, Bob l'éponge est mortellement blessé, Minnie Mouse trouve le salut dans une fuite éperdue, quant à Jésus Christ (dans sa version argentée), il prend en otage un taxi avec son complice le soldat vert de Toy Story, direction la France. Qu'ils n'atteindront jamais. On a vu des centaines de variations sur le thème du «braquage qui tourne mal», mais celle-ci est vraiment anthologique.

Des mythes et des légendes, il en pleut sans arrêt dans le film. Dans le cas des protagonistes, ils n'ont de héros que le déguisement, minables malfaiteurs qui s'en sont pris à une de ces boutiques de rachat d'or que la crise a fait pulluler en Espagne. Les fuyards vont, chemin faisant, vider leur sac et désigner la cause de leurs malheurs : les femmes. Usant et abusant d'un de ses ressorts comiques favoris, le réalisateur basque (lire ci-contre) plonge ses personnages dans des aventures extravagantes tout en les laissant poursuivre les conversations les plus terre à terre : le droit de garde, la pension alimentaire…

La punition n’est pas loin : juste avant la frontière, ils tombent entre les griffes d’un clan féminin qui perpétue des rites ancestraux de sorcellerie. Ils lui serviront de pâture lors du prochain sabbat, à moins qu’ils ne parviennent à s’échapper du manoir très