Loveplace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (1 h 33)
Longtemps des figures cotées du documentaire estampillé Sundance (The Celluloid Closet, The Times of Harvey Milk), le tandem Rob Epstein-Jeffrey Friedman concentre désormais son activité dans le secteur du biopic indé de sommités contre-culturelles, au grand malheur des portraiturés. Après avoir dépeint le poète beat Allen Ginsberg en souverain grand-père de tous les hipsters dans l'épouvantable Howl, avec un James Franco en roue libre et Ray-Ban, les voilà aux manettes de Lovelace, où ils reconstituent très grossièrement la descente aux enfers de l'actrice du mégahit porno Gorge profonde. BO trop pétaradante pour être honnête et grain seventies contrefait en bandoulière, leur film semble se rêver un devenir archive, travailler seulement à faire pénétrer le volontarisme de son actrice dans le cadre de ces téléviseurs qu'ils filment obstinément (Amanda Seyfried, pas mauvaise au demeurant, en poupée esquintée et star sacrificielle de la révolution sexuelle). A mi-récit, l'apparition cabotine de Franco en Hugh Hefner achève de muer l'affaire en une addition de numéros d'imitation mimétiques sans envergure, où personnages-figurines et chronologie des événements se trouvent sans cesse tourneboulés avec la même énergie désordonnée, en quête d'un point de vue, désespérément absent.
Pour ton anniversaire de Denis Dercourt (1 h 30)
Dans les années