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Cinéma

«YSL», le bâton de Bergé

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Manquant d’extravagance, le biopic réalisé par Jalil Lespert fait la part belle à Pierre Bergé, le compagnon du grand couturier.
Guillaume Galienne, (à gauche, Pierre Bergé) et Pierre Niney, convaincant en Yves Saint-Laurent. (Photo Tibo Anouchka. SND)
publié le 7 janvier 2014 à 18h46

On ne reviendra pas ici sur la querelle de légitimité entre les deux biopics concomitants mis en chantier à la fois par Jalil Lespert (celui qui sort aujourd’hui donc) et un Saint Laurent encore en montage écrit et mis en scène par Bertrand Bonello. Les productions des deux films se sont fait la guerre pendant plusieurs mois tentant de savoir qui pourrait éventuellement empêcher l’autre de continuer. Indéniablement, l’atout majeur de Jalil Lespert était d’avoir rencontré très tôt Pierre Bergé, qui lui avait non seulement donné sa bénédiction mais aussi l’accès libre à la fondation où sont rassemblées les archives (croquis et collections) du grand couturier.

Impasse. Les affiches un peu partout en ville clament en gros titres «la presse unanime» ou «le coup de cœur de la presse», une audace publicitaire qui fait sans doute un peu rapidement l'impasse sur des opinions plus mitigées entendues ici et là depuis les premières projections quant au côté «on rit, on pleure, c'est magique» ou «plus grand film de tous les temps sur un homme à lunettes» que l'on tente ainsi de placer en vitrine.

Ce qui frappe en fait à la fin d’un film par ailleurs étonnamment bref (1 h 40), c’est qu’il est difficile de savoir ce qui a tant fasciné Jalil Lespert au point de vouloir se lancer dans une aventure aussi ambitieuse. Est-ce la timidité maladive de l’artiste tourmenté ? La relation com