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Interview

Hayao Miyazaki: «J’aspire toujours à une société plus juste»

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Rencontre à Tokyo avec le pape de l’animation japonaise, néo-retraité, dont le dernier film, «Le vent se lève», sort le 22 janvier.
Hayao Miyazaki à Venise le 9 septembre 2005. (Photo Vincenzo Pinto. AFP)
publié le 10 janvier 2014 à 21h16
(mis à jour le 14 janvier 2014 à 9h57)

Le musée Ghibli de Mitaka est niché au cœur du parc Inokashira, dans la banlieue ouest de Tokyo. Son architecture organique, toute en courbes et fluidité, lui permet de se fondre harmonieusement sous les frondaisons. Difficile d’imaginer l’intensité de son trafic : malgré la taille relativement modeste du lieu, environ 2 500 visiteurs (uniquement admis sur réservation) en arpentent chaque jour les salles et jardins. Un peu labyrinthique mais très soigneusement conçu, le musée abrite de nombreux trésors issus des productions Ghibli : machineries, story-boards, celluloïds, sculptures, ateliers de peinture, etc. La visite est passionnante mais, selon son directeur, la pièce la plus importante du musée Ghibli, c’est le bâtiment lui-même… car Hayao Miyazaki l’a entièrement imaginé lui-même.

Le génial démiurge japonais a également conçu son propre atelier, qui se trouve à deux stations de métro de là, dans un pâté de maison qu’occupent presque entièrement les bureaux et dépendances du Studio Ghibli. L’une des bicoques sert aussi de crèche pour les enfants des employés. L’atelier de Hayao Miyazaki est une ravissante maison de bois devant laquelle trône une rutilante 2CV, modèle Charleston, impeccablement peinte dans un camaïeu de gris.

D’une cordialité sans défaut, l’homme nous reçoit, fin novembre, sur le pas de sa porte dans sa tenue de travail : avec un grand tablier blanc d’où sortent quelques crayons de couleur, une épingle en or pincée sur le col de son pull sans manche et d’ét