Hayao Miyazaki a tiré sa révérence et la plus grande incertitude pèse désormais sur l'avenir du Studio Ghibli qu'il a fondé en 1985. Si les spéculations vont bon train dans la presse nippone, aucun successeur n'a encore été désigné et aucune annonce n'est prévue à ce jour, selon Satoko Takano, chargée de la division internationale à Ghibli. Miyazaki lui-même, lorsqu'il a annoncé sa retraite devant plus de 600 journalistes le 6 septembre à Tokyo, a tenu des propos très élusifs à ce sujet : «J'espère que les jeunes de l'équipe profiteront de mon départ pour s'exprimer davantage et proposer leurs propres idées ambitieuses.» Mais l'emprise du maître sur ses troupes a toujours été si forte que l'espoir de voir émerger en interne des talents à sa mesure est loin d'être partagé par tous. «Il semble difficile de demander au personnel de Ghibli, dont on exigeait un dévouement et une obéissance absolus, de faire soudain preuve d'initiative», commentait le quotidien Asahi Shimbun quelques jours après la conférence de presse.
Artisanal. Au sein du studio, la rumeur est sombre. Les employés s'attendent à être licenciés après la diffusion, cet été sur l'archipel, du nouveau long métrage de Hiromasa Yonebayashi - qui s'est fait remarquer avec Arrietty, le petit monde des chapardeurs en 2010. Fort d'un mode de production très artisanal qui garantissait à Miyazaki sa liberté, Ghibli mettrait ainsi fin à une exception. L