Selon des études aussi abondantes que sérieuses, il semble que le cauchemar annuel des courses de Noël se poursuive une bonne partie de janvier. Au moins, cela permet de se mettre à jour avec les nombreux coffrets qui fleurissent traditionnellement en cette période de l'année. A ce titre, celui consacré aux jeunes années de Wong Kar-wai. Il contient tous les éléments de la «révolution» (ainsi que le mentionne le titre de ce recueil) que représente le débarquement du jeune homme au sein d'un cinéma hongkongais alors à son apogée, notamment grâce aux films de gangsters.
Polar. Les cinq films qui figurent dans le coffret sont les premiers de l'ancien scénariste devenu metteur en scène, et seule sa première tentative derrière la caméra, As Tears Go By, tourné en 1988, variation mélancolique sur une trame de polar, en est absente.
Tout commence ici avec un désastre financier qui a bien failli avoir la peau du cinéaste qui avait bénéficié d'un budget confortable pour réaliser Nos années sauvages. Cette plongée dans un fantasme de Hongkong des années 60 aux accents européens se traduit par un rejet catégorique du public. De cette expérience, Wong Kar-wai hérite de l'étiquette de réalisateur maudit qui semble lui convenir.
Trois ans plus tard, il enchaîne avec les Cendres du temps, film de sabre diamétralement opposé au genre, jouant d'une forme d'éloge de la lenteur contemplative, utilisant avec une certaine out