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INTERVIEW

Mark Woollen: «la bande-annonce est une promesse»

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Rencontre californienne avec l'as du «trailer» outre-Atlantique, qui raconte les arcanes d’un métier indispensable à l’industrie hollywoodienne.
Mark Woollen, à Santa Monica (Californie) en novembre: «Nous tâchons de ne pas appliquer de formules toutes faites». (Photo Olivier Mirguet)
publié le 14 janvier 2014 à 19h06

Pour les historiens du cinéma, la bande-annonce est née pratiquement avec le cinéma. On en retrouve trace avant la Première Guerre mondiale, aux Etats-Unis, notamment pour les films de Chaplin. Depuis, l’exercice promotionnel a fait un sacré chemin, s’insinuant en préambule de toutes les séances de cinéma, puis à la télévision, avant de connaître l’explosion que l’on sait sur Internet. Sur les plateformes vidéo comme YouTube, les sites spécialisés tels que Allociné en France ou Traileraddict.com aux Etats-Unis, ces petits films de deux à trois minutes sont vus (et revus) par des millions, voire des dizaines de millions de personnes.

En dépit de cette popularité qui fait de la bande-annonce l'outil promotionnel phare de tout film, personne ou presque ne connaît le nom de ceux qui les fabriquent. Mark Woollen est l'un de ces fameux inconnus du cinéma. A 42 ans, il dirige une agence de 20 personnes à Santa Monica, à moins de 15 kilomètres d'Hollywood, et réalise une moyenne de 75 bandes-annonces par an. En novembre, alors qu'il travaillait à celle de la Vie rêvée de Walter Mitty, de Ben Stiller, il a accepté de raconter son métier.

Comment devient-on spécialiste de la bande-annonce ?

C'est souvent le fruit du hasard. En ce qui me concerne, je n'ai pas fait d'université ou d'école spécialisée. Dans mon lycée, je suivais des cours de production vidéo où l'on faisait de la photo et du montage. L'un des exercices était de m