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«Top of the Lake», bush à mourir

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Profitant des avantages de la prod télé, la Néo-Zélandaise Jane Campion a réalisé une fiction esthétique qui prend son temps.
Jacqueline Joe incarne Tui, une préado enceinte qui a disparu. (Photo See-Saw Film)
publié le 24 janvier 2014 à 17h56

Depuis peu, des cinéastes de renom s'adonnent au genre longtemps réputé mineur de la série télé. Pour une raison majoritairement économique : certaines productions télé (HBO ou Sundance Channel aux Etats-Unis) offrent le confort d'une dotation qui n'est pas indexée sur le seul succès immédiat du public. Jane Campion, cinéaste de qualité (Un ange à ma table, la Leçon de piano, Bright Star) et prochaine présidente du Festival de Cannes, a bénéficié de ce système pour la série Top of the Lake. Une gracieuse coproduction de BBC Two, Sundance Channel et UKTV, et une distribution qui ne hurle pas à la rentabilité de ses têtes d'affiche : certes, on y retrouve Holly Hunter (from la Leçon de piano), mais métamorphosée en une sorte de clone de Patti Smith devenue gourou féministe. Par ailleurs, propulser Elisabeth Moss, vaguement repérée dans la série Mad Men, ne relevait pas, a priori, de la stratégie marketing.

Mais le bénéfice majeur de cette nouvelle organisation économique de la fiction est surtout esthétique. La narration de Top of the Lake n'est pas particulièrement chamboulante : un crime a lieu, une inspectrice mène l'enquête. Mais sa durée (sept épisodes de 60 minutes) autorise un tempo qui prend son temps et n'élude pas les stases, voire le temps mort et le presque arrêt sur image. Pour fixer quoi ? Plein cadre, le hors-champ des «décors».

Cette sombre affaire d’une à peine adolescente (12 ans) qui disparaît après la découverte de