Dans sa procédure comme dans son principe, le test de Bechdel est d’une simplicité biblique. Prenez n’importe quel film, et soumettez-le à trois questions. Ce film comporte-t-il au moins deux personnages féminins identifiables par un nom ? Ces deux femmes se parlent-elles ? Se parlent-elles d’autre chose que d’un homme ? Cela a l’air trivial, mesquin voire vraiment trop facile, mais les candidats susceptibles de réussir ce test, ce qui suppose de répondre affirmativement aux trois questions posées, sont beaucoup plus rares qu’on ne l’imaginerait spontanément.
Ce test, qui connaît une popularité médiatique croissante aux Etats-Unis et ailleurs, doit son nom à la cartoonist américaine Alison Bechdel, qui en exposa la teneur dans une bande dessinée lesbienne publiée en 1985, Dykes to Watch Out For, sans en imaginer la postérité. Elle confia d'ailleurs que l'idée originale de ce test n'était pas d'elle, mais revenait à une amie, Liz Wallace, ce qui explique son autre nom, qui circule aussi : test de Bechdel-Wallace. A son tour, cette amie rendit à Virginia Woolf la maternité du concept, dont la romancière britannique ébauche la réflexion dans son essai pamphlétaire et féministe Une chambre à soi.
Destiné, au fond, à déterminer le degré de bienveillance d'un film à l'égard des femmes, sa teneur women friendly, son niveau de féminisme, le test de Bechdel n'est pas un instrument infaillible : certains teen movies graveleux le réussissent a