Menu
Libération
Portrait

Nicole Garcia, qui-vive

Article réservé aux abonnés
Native d’Oran, l’actrice-réalisatrice amoureuse de la mer est mue par une houle toute personnelle, fiévreuse mais maîtrisée.
(Dessin de Charles Berberian)
publié le 29 janvier 2014 à 17h06

L'affaire s'annonçait coton. Il y eut d'abord cette réticence initiale, de sa part, liée à un précédent portrait dans ces colonnes. Elle s'y faisait égratigner en actrice en toutes circonstances, portée aux «Fausses confidences» du titre. Il y eut ensuite ces lapins, rendez-vous décalés in extremis. La faute à un marathon promotionnel qui lui fait ces temps-ci sillonner la France, nous expliqua-t-on. So what ? Et nous, on passe nos journées en atelier macramé, peut-être. L'éponge se gorgeait de dépit, on s'apprêtait à la jeter, quand : «Cet après-midi ! Elle décale même son voyage en train exprès.» A l'hôtel germanopratin, le réceptionniste annonça «pas de madame Garcia» en vue, mais non, fausse alerte. Dix minutes plus tard, Nicole Garcia est arrivée flanquée d'une petite valise à roulettes façon représentant de commerce ou conférencier itinérant, un cinéaste en promo relevant des deux. Et elle a joué illico le jeu, de sa voix grave et résonnante. Par de longues phrases qui serpentent, bouclent, hésitent et repartent, comme dans une forêt de banians. Elle euphémise : «Je ne suis pas très concise…» Une heure n'aurait jamais suffi, on eut le double. Le contraste est de fait frappant, entre ce verbe spirale porté à la digression et son visage, aigu, tout en saillies. Paradoxe que renforce sa façon d'actrice comme de réalisatrice, qui épouse une ligne claire, très juste, sobrement mélancolique. Voir ses derniers films en date. En tant qu'actr