Cette année, quelque chose a changé au festival du film fantastique de Gérardmer. Les éditions précédentes, dans la grande salle, juste avant que ne commence le film, après le carton-stèle funéraire de présentation, un bénévole poussait un puissant ricanement maléfique, suivi par un autre gars qui imitait Scoubidou pleurnichant: «Oh, oh, Sammmmy…» Cette année, nib. Pas de ricanement, pas de Scoubidou. Juste la stèle. A la première projo, quelqu'un du public a gueulé dans le silence «Ah ben, il est pas là?» Apparemment, «il» n'est pas là, ce guide qui aidait la salle à traverser le Styx cinématographique avec son Scoubidou-cerbère et qui détendait ce rendez-vous de névrosés anonymes aimant à ressentir la peur avec un risque zéro, dans le confort et la sécurité d'une salle de ciné, entourés de patients dans leur genre. Sans ce crieur, quelque chose manque au voyage, comme sortir sous la neige sans bonnet. Le plaisir de la fête est réduit, c'est l'apéro qui disparaît.
«Dark Touch», au fond du gouffre
Marina de Van n'est pas une tiède, comme en témoignent ses livres, ses films et même sa façon de les présenter: «J'ai déjà fait partie de ce jury. Après avoir vanné les œuvres des autres, à mon tour de m'exposer au jugement public», expliquait-elle hier matin avant la projection de Dark Touch, premier long-métrage de la compétition, dont on ne dévoilera pas grand-chose sino