«Je t'aime parce que tu es triste.» Cette déclaration accroche et séduit. Elle est dite par une jeune femme dessalée (Sandra), serveuse dans une paillote de plage près de Montpellier. Celui qui l'inspire est un jeune homme de fait un rien réservé (Baptiste), quoique rompu au contact humain par son métier d'instituteur. Qu'est-ce qui relie la belle et le triste ? Une série de galets qui ricochent à la surface d'un week-end.
Ecrevisses. C'est un enfant qui est à la manœuvre des ronds dans l'eau : Mathias, le jeune fils de Sandra, est un des élèves de Baptiste. Son père grande gueule a foiré la garde alternée. Baptiste se propose de suppléer au paternel et, entraîné par le petit garçon, va faire connaissance de la maman. Amour s'ensuivra. Le film de Nicole Garcia ne commence pas par ça, mais par une descente de flics dans un squat d'où quelques SDF sont éjectés vivement. Une fois l'évacuation terminée, la caméra erre dans les vestiges de cette désolation. C'est quoi le rapport ?
Un beau dimanche va construire sa réponse à cette interrogation inaugurale. Qui n'est pas une ficelle de scénariste, mais une question de fond : Baptiste est un sans domicile fixe à sa façon littérale, lui qui préfère les vacations à un poste routinier. De même pour Sandra, fille plus brisée qu'on imagine et qui d'ailleurs se fera casser la gueule par de courageux voyous pour cause de contentieux financier. Autant dire que l'enfant Mathias n'est pas