«C'est vraiment son meilleur», entend-on souvent, dans un festival, de la bouche de critiques exaltés au sortir du film de cinéastes tant soit peu connus.
Il aura pourtant été difficile de soutenir cette année à Berlin que les réalisations de Lou Ye (indigeste fresque sentimentale), Lars von Trier (aussi nul qu'avant, mais avec du porno en plus), Richard Linklater (événement anodin), Michel Gondry (side project charmant, mais anecdotique), Pierre Salvadori (bonne comédie avec du Deneuve dedans) ou même Alain Resnais (un prix d'éloquence au critique qui démontrera que c'est son meilleur film) étaient ce que leur réalisateur a fait de plus génial. Symptôme d'un festival historiquement exsangue, la gorge prise entre Venise et Cannes ?
La seule qui pouvait faire exception était Sophie Fillières qui, avec Arrête ou je continue, signe son œuvre la plus étrange. Porté par Emmanuelle Devos et Mathieu Amalric, le film (sortie en France le 5 mars) a été la chose la plus hilarante et amère qu'on ait vue à Berlin, haut la main le meilleur film français du festival (sélectionné non pas en compète mais dans le cadre du Panorama qui étaitthe place to be cette année).
Audace. Si la France était fortement représentée par des comédies (Resnais, Salvadori, Fillières…), nos cousins allemands ne nous épargnaient pas leur biographie d'Himmler (Der Anständige), leur film d'archives (German Concentration Camps Factu