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Cinéma

«Bethléem», un petit indic

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Western contemporain en Territoires occupés, le film de l’Israélien Yuval Adler raconte la manipulation d’un ado palestinien transformé en informateur du Shin Bet.
Pour une poignée de shekels. (Photo Vered Adir. Pie Films)
publié le 18 février 2014 à 17h06

Comme une fausse note au milieu du déferlement de louanges engrangées par Bethléem dans tous les festivals où il a été projeté, une voix venue d'Israël a plombé l'ambiance. Gideon Levy, le critique du quotidien de gauche Haaretz, s'est étranglé d'indignation à la découverte de ce «film d'action bien mené» où il dénonce une «nouvelle propagande israélienne». L'argument de son article exaspéré : «Il est impossible de faire un film sur l'Intifada sans révéler ce qui l'a motivée. Adler a fait un excellent film de gangsters, un western spaghetti, mais comme dans tout western, il se fout de la réalité historique. Bien entendu, un tel film peut être agréable, mais au XXIe siècle, il n'est plus possible de dépeindre les cow-boys comme les bons et les Indiens comme les méchants.»

Matamores. Hors du contexte passionnel des Territoires occupés, il est difficile de partager complètement l'opinion du critique, même si la subjectivité du film ne fait aucun doute. Encore heureux. Parce que le cinéma n'a de comptes à rendre à personne et surtout pas à «la vérité historique», mais aussi parce que le fameux «cow-boy», Razi, un agent des services secrets israéliens, n'a pas grand-chose d'un héros et que la nature même de son boulot ne force pas l'empathie.

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