L'expérience prouve qu'il est difficile de trouver un individu raisonnablement cinéphile de moins de 35 ans qui, entendant le nom de Harold Ramis, ne se met pas aussitôt à déclamer : «Debout les campeurs et haut les cœurs, n'oubliez pas vos bottes parce que ça caille aujourd'hui.» Cette phrase, inscrite en lettres de feu dans le cœur des fans, est celle que subit le personnage de Bill Murray à son réveil, dans Un jour sans fin, le film le plus célèbre de Harold Ramis, mort hier à Chicago à l'âge de 69 ans.
Parangon de la comédie américaine des années 90, cette fable métaphysique mettait en lice une jolie journaliste (Andie McDowell) draguée par un présentateur météo consumé de cynisme (Murray, donc). En pénitence, il est condamné à revivre éternellement le supplice d’un reportage télé dans un patelin perdu de Pennsylvanie, le jour de la fête locale célébrant l’instant où la marmotte quitte son hibernation.
Beuverie. Scénariste, réalisateur, acteur et producteur, Ramis avait atteint, avec ce film tourné en 1993, le sommet de son art. Auparavant, son talent rare à combiner les gags les plus lourdingues et un détachement qui s'en moquait en même temps, lui avait valu une notoriété rapide. D'abord rédacteur de blagues pour Playboy, une mine inépuisable du genre, le jeune diplômé de l'université de Washington fait ses premières armes avec la troupe d'improvisation de Second City, à Chicago, puis avec l'équipe du N