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CRITIQUE

Berkeley, what the fac ?

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Documentaire de Wiseman sur le célèbre campus californien.
A 84 ans, Frederick Wiseman garde toute ses facultés. (Photo Zipporah films )
publié le 25 février 2014 à 17h06

Même si les choses traînent un peu en longueur, les quatre heures du film ne sont pas exorbitantes pour en apprendre autant sur l'Amérique contemporaine. Frederick Wiseman, 84 ans et 38 films au compteur, a planté ses caméras sur le campus de l'université de Berkeley, près de San Francisco, pour se livrer à un de ses exercices favoris consistant à confronter une institution à son époque, en restant fidèle à ses principes, sans interview, voix off, ni musique.

Ejecter. Berkeley est donc cette fac créée en 1868 qui doit sa réputation autant à l'excellence de son enseignement, sanctionnée par une brouette de Nobel et autres prix prestigieux, que par sa tradition de foyer contestataire symbolisée par le Free Speech Movement, né ici même dans les années 60. Si l'établissement est systématiquement classé parmi les dix meilleurs du monde, suscitant l'engouement d'aspirants de tous les continents pour les 35 000 places disponibles, le vénérable temple du savoir doit affronter des contradictions insolubles.

En premier lieu, le désengagement inexorable des pouvoirs publics, dont la dotation annuelle est en constante baisse. En une quinzaine d’années, la part du financement de l’Etat de Californie est passé de plus de 40% à 16% du budget étourdissant de presque 2 milliards de dollars. Impossible, dès lors, de maintenir cette excellence, sauf à réaliser des économies drastiques et, surtout, à augmenter les frais d’inscription des étudiants. A