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Interview

Sylvie Pialat: «Je suis tombée folle amoureuse d’Orson Welles dans "Jane Eyre"»

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Compagne de Maurice Pialat, elle a coécrit avec lui les scénarios de ses trois derniers films. En 2003, elle a créé sa société Les Films du Worso. Elle a produit notamment «l’Inconnu du lac», d’Alain Guiraudie, recevant voici deux jours le prix Toscan du Plantier de meilleur producteur 2013.
Sylvie Pialat. (Photo Reuters)
publié le 25 février 2014 à 19h06
(mis à jour le 27 février 2014 à 11h36)
La première image ?

Un match de rugby de l'ASM [Clermont, ndlr] avec mon père à Colombes [Hauts-de-Seine].

Dans la salle, une place favorite ?

Devant, j’avais appris ça d’un fiancé cinéphile… Ado, ma mère aimait être derrière, et je la suivais à contrecœur jusqu’au jour où au cinéma Mac Mahon, on s’est retrouvées à un rang tout à l’arrière visiblement réservé aux prostituées et leurs clients. De ce jour, j’ai gagné pour toujours de m’asseoir avec elle au premier rang.

Un rituel ?

Quand je suis avec mon amoureux, tout le film avec ma main dans la sienne.

Le monstre ou le psychopathe de cinéma dont vous vous sentez le plus proche ?

Kathy Bates dans Misery, formidable de torturer un auteur… pour qu'il ne laisse pas tomber son personnage…

Le dernier film avec qui ? C’était comment ?

L'Enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, à Berlin cette année avec Houellebecq lui-même et 1 200 personnes en projo publique… D'habitude, quand je produis un film, ce genre de séance en festival, je regarde le début et je sors. Mais observer Michel H. se voir à l'écran et rire comme un enfant. Je suis restée… c'était jouissif

Votre vie devient un biopic. Qui dans votre rôle. Derrière la caméra ?

Charlot et Chaplin. Il faut voir grand !

Une séquence qui vous a empêchée de dormir ?

Dans Dumbo, de Walt Disney, quand Dumbo est séparé de sa mère et qu'elle part dans un wagon prison. Je pleure toutes les larmes de mon corps. Je ne m'en remets pas, je n'en dors plus…

Une BO qui vous trotte dans la tête ?

Celle de l'Eté de Kikujiro, de Joe Hisaishi. Vu avec mon fils Antoine. On a acheté la BO en sortant du cinéma. On l'écoutait à tue-tête en roulant pendant des semaines. Le CD est encore dans ma voiture.

Le gag ultime ?

Un court métrage de Charlot où il joue un aristo qui rentre chez lui en smoking e