Depuis que la Corée du Sud a pris la bonne habitude de placer quelques-uns de ses représentants au rayon des valeurs sûres du cinéma mondial, le pays du Matin calme, pour reprendre le cliché éternel, semble au contraire très énervé. Sans retenir de typologie particulière, un grand nombre films offrent de leur pays un reflet tourmenté et violent, portant les symptômes d'une société malade, aussi désespérée par son présent que terrifiée par son avenir. Bong Joon-ho (The Host, Mother), Im Sang-soo ( la Servante, remake du chef-d'œuvre de Kim Ki-youn), Na Hong-jin (The Chaser), Kim Jee-woon (J'ai rencontré le diable) font partie de ces cinéastes qui ont fait des maux de la société coréenne la toile de fond de leurs films, fustigeant l'arrogance d'une classe dirigeante qui concentre toutes les richesses, la violence d'un individualisme forcené ou la banalité de l'exclusion… Toutes ces facettes, ainsi que d'autres moins désespérantes, sont au cœur du projet kaléidoscopique que vient d'achever Park Chan-wook (lire ci-contre).
Depuis sa création, en 1999, le festival du film asiatique