La première séquence, un film de famille vieilli, tourné au caméscope dans un salon, donne le ton. Le portrait de Séoul sera personnel, la parole donnée à ses habitants. Un peu plus loin, une péniche avance lentement sur le Han, l’immense fleuve qui traverse la capitale.
On embarque alors, au son des instruments traditionnels, pour une croisière au cœur de l’agglomération tentaculaire. On y croise, en vrac, des lycéens obsédés par leur examen, des militants anticommunistes, un vieux Nord-Coréen réfugié au Sud pendant la guerre, un jeune chaman contemplant la ville depuis le sommet d’une montagne, une missionnaire protestante haranguant la foule dans un quartier ultracommerçant, un couple d’étrangers qui met au monde son premier enfant. Au centre de la fresque, les héros du quotidien : l’ouvrier à l’usine, le livreur sur sa mobylette, le réparateur de montres. Toutes ces petites mains qui insufflent son rythme à la ville.
Mosaïque. Après son escapade hollywoodienne au succès mitigé, Stoker (thriller psychologique avec Nicole Kidman en veuve joyeuse), Park Chan-wook (Sympathy for Mr. Vengeance, Old Boy…) est de retour à Séoul, sa v