Le film de classe est un genre prisé en France. Le classe d'une province reculée où se jouait le rapport idéal d'un instituteur bonne patte à ses bouts de chou fit le succès d'Etre et avoir en 2002. Quatre ans plus tard, Laurent Cantet décrochait une palme d'or avec Entre les murs, fiction où François Bégaudeau jouait un prof confronté à l'expression libre d'une classe d'ados parisiens. L'an dernier encore, Sur le chemin de l'école, documentaire tourné au Kenya, en Inde, au Maroc et en Patagonie bénéficiait d'un bouche à oreille si favorable qu'il finit par franchir le cap du 1,2 million de spectateurs.
Une certaine excitation médiatique monte depuis quelques semaines autour de la Cour de Babel, de Julie Bertucelli, et plus encore depuis que celle-ci était avec trois élèves du film en face de Vincent Peillon sur le plateau du Grand Journal de Canal +. Le ministre soutient le film, car il véhicule «un message positif».
Venezuela. La cinéaste a passé un an à suivre la classe d'accueil d'un collège du Xe arrondissement de Paris. La classe compte 24 élèves (Ramatoulaye, Thathsarani, Felipe, Mihaljo, Oksana…) et une bonne douzaine de nationalités différentes. Chacun est là pour acquérir un niveau de français suffisant afin d'intégrer ensuite les classes et cours normaux. Il y a une grande hétérogénéité des statuts sociaux et des parcours géographiques ou géopolitiques selon qu'il