Sidonie Dumas n'est pas que la DG du groupe Gaumont (recouvert de succès et de césars avec le Guillaume de Galienne), elle est aussi, façon «colère ancienne en trois lettres», recouverte d'ire. Et d'épiler la marguerite du logo maison en bloquant d'un coup sec sur le pétale «je t'aime pas du tout» (la critique). De dangereux gauchistes de notre confrère le Figaro ont en effet eu l'audace de réserver leur enthousiasme sur deux films «populaires» produits par Gaumont et un par Pathé : Mea Culpa, de Fred Cavayé, la Belle et la Bête, de Christophe Ganz et Supercondriaque, de Dany Boon. Total : Sidonie est vénère et après avoir hésité entre «fusillés à l'aube» et l'exil à Vladivostok, elle a finalement opté pour l'interdiction de «projo» des coupables.
La rengaine est connue : Libé fait souvent les frais de ce genre de coup de chaud. Auquel nous répondons par une question de fond : «A-t-on le droit d'aller voir le film en salle pour en penser du mal ?» Sidonie a aussi des idées. Sur lefigaro.fr, elle confie : «Ce qui manque aujourd'hui chez les critiques, c'est un élan positif. C'est un mal très français.» Une autre ? «Dans une démocratie, il est essentiel de pouvoir s'exprimer librement. Le bouche à oreille est crucial. Avec Twitter, tout le monde peut donner son avis. Mais le critique doit aussi bien faire son travail.»
Bref, pour Sidonie, le public a toujours raison, même s'il est bien le seul. Mais