Toutes ces télés, toutes ces radios, tous ces journaux, toute cette excitation, toutes ces lumières, tous ces «maintenant, j'ai besoin des deux gazelles», tous ces «tiens-toi prêt pour le direct, t'as du répondant, ça va très bien se passer», pour Andromeda, Daniil, Djenabou, Thathsarani, Yon, Xi, Maryam, Naminata, Mihajlo, Oksana et bien d'autres adolescents… Leur arrivée en France, terre d'accueil, n'a pas forcément eu lieu sur un tapis volant et le droit d'y rester a souvent été gagné (ou perdu) au prix d'une lutte harassante. Tout cet «énorme buzz», aussi, et «la fierté» du ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, «pour l'école de la République française et sa capacité d'accueil». En l'occurrence, le collège de la Grange-aux-Belles, dite «la GAB» ou, parfois même, «la grande méchante GAB», situé en zone d'éducation prioritaire (ZEP), dans une cité du Xe arrondissement à Paris, collège archifui par la bourgeoisie intellectuelle de gauche locale, et par le biais du film, promu en modèle.
Prédire à rebours
Tout ce plébiscite enfin pour la Cour de Babel, de Julie Bertuccelli, un documentaire, sorti mercredi et dont le financement a été refusé par toutes les chaînes de télé, y compris Arte - qui a participé à l'aventure au moment du montage -, et le CNC (Centre national du cinéma), qui ne lui a accordé l'