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Libération
PORTRAIT

Le doux chaos de Rachida Brakni

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Après avoir joué dans «Sonate d’automne» de Bergman, l’actrice discrète et fougueuse revient sur sa trajectoire d’artiste touche-à-tout. Qui se prépare à réaliser son premier film, et à enregistrer son deuxième album. Entre autres.
Veste de smoking en soie et satin, Giorgio Armani. Top en cuir, Isabel Marant. Jupe en cuir, Alaïa. (Jonas Unger)
publié le 25 mars 2014 à 10h45

Discrétion avant tout… Dans cette brasserie parisienne de la place de la Bastille, on n’entend pas un mot plus haut que l’autre. Ordinateurs portables et mallettes en cuir. Nous sommes à l’heure des petits déjeuners d’affaire. Les visages partout sont sérieux. Du coup, avec Rachida Brakni, la conversation s’est mise au diapason. On parle à voix basse et ça s’y prête plutôt.

Au théâtre de l'œuvre, le rideau de la dernière représentation de Sonate d'automne d'Ingmar Bergman où elle était à l'affiche depuis novembre 2013, avec Françoise Fabian et éric Caruso, vient de tomber. Elle sourit. «Ça paraît peut-être bête, mais je suis vraiment triste. Comme toujours lorsque que cela se termine. Sur scène, je savais que je prononçais chaque réplique pour la dernière fois. J'éprouve le même sentiment au cinéma à la fin d'un tournage. J'ai en horreur les dernières fois.»

C'est sans doute pour cela qu'elle regarde peu en arrière. Elle n'est guère attachée au passé. À 37 ans, la comédienne a pourtant déjà à son actif une quinzaine de pièces de théâtre, presque le double de films, des rôles à la télévision, de la mise en scène, un album de chansons, des concerts. Tout s'enchaîne naturellement dans l'envie qui la porte d'aller sans cesse de l'avant.
«Il y a tant à découvrir. à vivre simplement, s'enthousiasme-t-elle. Si l'on cherche à se ménager, à garder des forces pour le retour, alors, autant ne rien faire.» Ainsi privilégie-t-elle une succession de