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Libération
Interview

«Une question de rapport de force»

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La standardisation des programmations art et essai condamne un certain cinéma d’auteur. Paroles de distributeurs.
publié le 25 mars 2014 à 21h16

Bonne nouvelle : Leçons d'harmonie,qui fait l'ouverture de l'intrépide cahier cinéma de Libération cette semaine, la première réalisation d'un cinéaste kazakh, qualifié par son distributeur lui-même (Arizona Films) de «dur et difficile», sera visible dans le plus fréquenté (et donc convoité) des multiplexes parisiens, l'UGC Ciné Cité les Halles. Mauvaise nouvelle : il ne faut sans doute pas voir là autre chose qu'une criante exception, une sorte d'aberration heureuse qui intervient dans un contexte d'accès aux salles de plus en plus entravé pour le cinéma d'auteur un tant soit peu aventureux.

Depuis deux ou trois ans, en effet, s'impose le sentiment que la bataille livrée chaque semaine par les «petits» distributeurs n'a plus tellement pour objet de trouver un public à leur film, mais des écrans pour les projeter. Ces dernières semaines, on a ainsi pu s'étonner de la distribution famélique des Chiens errants, signé pourtant par un cinéaste de la stature du Taïwanais Tsai Ming-liang, ou d'un premier film aussi fort et séduisant que les Bruits de Recife, du Brésilien Kleber Mendonça Filho. Par delà l'hégémonie inchangée du cinéma le plus commercial, on peut observer une standardisation similaire des programmations art et essai autour d'un cartel de film d'a