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«Noé», de l’arche ou du cochon ?

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Aronofsky étire un court passage de la Bible en un étouffe-chrétien de plus de deux heures et déchaîne les passions outre-Atlantique.
Pas mal d'Ancien Testament, beaucoup de dollars, et roulez Genèse. (Photo Paramount Pictures)
publié le 8 avril 2014 à 18h06

Ce film est un «massacre babylonien à la tronçonneuse», a résumé le célèbre polémiste mormon Glenn Beck. Mais non, il est «meilleur encore» que la Bible, a osé Time. Aux Etats-Unis, où le Noé de Darren Aronofsky est sorti le 28 mars, les émotions qu'il soulève tiennent du tsunami plus encore que du Déluge. Les critiques ont été savamment orchestrées par la Paramount, qui n'avait pas envie d'un flop à 130 millions de dollars (95 millions d'euros) et s'est assurée la bénédiction de toute une nuée de pasteurs, curés et autres maîtres à penser. Russell Crowe lui-même s'est agité sur Twitter, envoyant des messages au pape le suppliant d'organiser une projo au Vatican. Finalement, lui, le cinéaste et le boss de la Paramount ont eu droit à une brève audience publique.

Lessive. Au final, les recensions y voient un «vaisseau» tout à la fois «primitif et puissant» (Rolling Stone), une réinterprétation philosophique de la Bible, un manifeste écolo ou une insulte suprême au Créateur… Au box-office, les débuts ont été très enlevés (44 millions de dollars récoltés le premier week-end), puis la vague a reflué (17 millions seulement en seconde semaine, quand Captain America lui a volé la vedette).

Le fait est que le récit de Noé, qui tient en quelques pages seulement dans la Genèse, doit être un peu tordu si l'on veut, comme Darren Aronofsky (auteur notamment de The Wrestler ou Bl