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Libération
CRISE

Des heurts supplémentaires

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Le cinéma français continue de s’écharper sur sa convention collective, alors que les premiers chiffres de 2014 sont alarmants.
Alain Guiraudie, réalisateur de «L'inconnu du lac». (Photo DR)
publié le 15 avril 2014 à 18h06

Ils sont quelques dizaines de films d’auteur français à se bousculer, à la veille de l’annonce de la sélection officielle cannoise, au portillon du festival le plus couru du monde. Ceux qui s’échinent encore à essayer de recenser tous les prétendants sont formels : ils sont nombreux, bien trop nombreux. Rengaine usée, peut-être. Mais, dès l’an prochain, les sélectionneurs pourraient se trouver délestés d’un tel embarras du choix. C’est en tout cas ce que suggère l’alarmant baromètre publié fin mars par la Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia (Ficam), principale organisation représentative des industries techniques de l’image et du son.

A force de s'écharper autour de divers dossiers et de prophétiser la catastrophe, les acteurs de la production française semblent y courir tout droit. Recensant les longs métrages de fiction d'initiative française, la Ficam décrit ainsi un paysage affligé : -42% de tournages en janvier et février, par rapport à la moyenne de la même période sur les trois précédents exercices (11 au lieu de 19). Un effondrement en nombre qui s'accompagne d'une érosion du volume de semaines de travail par film (soit 6,9 au lieu de 7,6), et qui prend des atours de débâcle sur le plan des investissements (-54%). On a beau se relire, chercher où l'on aurait pu oublier une virgule, les chiffres clament combien, depuis le 1er janvier, sont entrés en tournage des films à la fois moins nombreux et plus pauvres - avec un devis