Depuis son premier film autoproduit à 20 piges, le Québécois Xavier Dolan joue avec ses cheveux. Houppette torsadée dressée en l’air, ou mèche frisée tombant en bouquet sur le front, ou lisse, plaqué en arrière façon DiCaprio ou coupé court enfant sage, voilà quelqu’un qui passe du temps devant le miroir. Ce narcissisme transformiste qui consiste à se faire une nouvelle tête à peu près à chaque nouvelle saison est un trait obsessionnel que n’importe quel coiffeur-psy devrait être en mesure d’analyser pour nous…
Névrotique. Au vu du plat de spaghettis froids renversé que Dolan s’est infligé en guise d’O-Cedar capillaire pour son rôle dans Tom à la ferme, on peut dire à tout le moins qu’il ne faiblit pas. Personne ne devrait survivre à un tel traitement de choc mais Dolan, acteur, metteur en scène, monteur, coproducteur, responsable des sous-titres et d’une quinzaine d’autres postes de travail si l’on en croit le générique de fin, si ! En fait, le film est l’adaptation d’une pièce de théâtre canadienne de Michel Marc Bouchard, que Dolan a vue en 2011 alors qu’il préparait le tournage de Laurence Anyways. C’est une histoire d’imprégnation névrotique et de séquestration consentie. Tom, qui bosse dans une boîte de pub, se rend à la campagne pour les obsèques de Guillaume, son amant. Dans un paysage de terres plates et mornes, un corps de ferme