Mille huit cents longs métrages présentés à la sélection, dont un grand nombre en carambolage panique dans les trois dernières semaines, 50 titres retenus, les sélectionneurs cannois ont encore les yeux qui piquent. Très fatigué sans doute, Thierry Frémaux a eu l'air de n'avoir pu rassembler l'intégralité de ses facultés fameuses de mémorisation pendant l'exercice de la conférence de presse cannoise, hier en fin de matinée. Parlant de «western danois» puis de «western belge», affirmant à propos d'un film qu'il allait «créer la polémique en raison de sa cohérence» (ah ?), envoyant des bisous un peu appuyés à la rédaction du Monde… C'était marrant. Un qui a dû moins rire, c'est le cinéaste un temps passé à la trappe de la liste. Un journaliste dit à Frémaux qu'il avait annoncé 18 films et n'en a cité que 17 : «Alors, il n'y en a que 17», répond-il, hilare. Cinq minutes après, secouant un vieux papier retrouvé de dessous ses notes, surprise! Le 18e film : Timbuktu, du Mauritanien Abderrahmane Sissako. Y a-t-il un cardiologue dans la salle? La productrice du film, Sylvie Pialat, a frôlé l'infarctus.
Recordman. La sélection 2014 pour la compétition trahit un bizarre sentiment : entre l'annonce d'une profusion de films en relation avec la révolution numérique et une impression de stabilité des signatures jugées conformes avec le prestige cannois, le hiatus s'agrandit d'année en an