«Aujourd'hui, il n'y a plus d'aménagement du territoire, il est fait par les grandes entreprises privées telles que Veolia ou Vinci…» lâche un géographe dans la première partie de la Ligne de partage des eaux. Plus tard, à Châteauroux (Indre), à propos de la création de 500 hectares d'une zone industrielle pris sur des terres agricoles de bonne qualité, une responsable essaie d'amadouer les critiques dans un sabir terrifiant, où il est question de «haute performance» et surtout de «marketing territorial».
On connaît les traces chaque jour plus visibles dans les moindres recoins de France de ces ronds-points qui desservent aux abords des villes des dizaines de hangars commerciaux et d'infrastructures logistiques. La laideur des suburbs américaines est exportée et implantée chez nous, juste légèrement coloriée aux couleurs discutables de la «haute qualité environnementale». Déjà à l'époque du Temps des grâces, en 2010, son film sur la disparition du monde agricole, Dominique Marchais évoquait dans Libération l'articulation plurielle du binôme «paysage-rentabilité».
Mosaïque. Si le Temps des grâces était une enquête historique sur l'évaporation des savoirs, u