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Portrait

Gérard Lanvin, marche à l’onde

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Eternelle gouaille revêche en sautoir, l’acteur prend ses rôles au collet tout en respirant large à Guérande, en bord de mer.
Gérard Lanvin le 9 avril, à Paris. (Photo Jérôme Bonnet)
publié le 23 avril 2014 à 19h06

Il sait parfaitement, sur le gibier de plume, l'effet qu'il produit. Benoît Poelvoorde, dans une interview, l'avait ainsi décrit : «Gérard, c'est un mec qui, quand il te dit "tu restes assis !" Eh bien, tu restes assis.» Pas faux. On le titille, il embraye : «Si je n'étais pas retenu par une emmerdeuse de votre trempe, je ne serai pas à Paris, mais peinard, chez moi, à Guérande.»

Vingt-huit ans que ce réfractaire au système et aux amitiés red carpet y vit, le portable en mode «répond mais n’appelle pas». Bien heureux, comme Alexandre, d’arroser les papillons de son jardin, en se levant chaque matin. De se balader, nez aux embruns, son dogue allemand aux mollets.

Allez, c'est parti. Nom : Lanvin. Prénom : Gérard. Profession : acteur ayant joué les perdants, les méchants, les fils, les pères, les amis, les repentis, les héros, avec ou sans Beretta. Age : 64 ans. «Je les ai et, à l'intérieur, je les sens.» Réputation : grande gueule. «Quand on me pose des questions, je parle, je l'ouvre, je suis comme ça. On peut me critiquer, pas de souci. Mais si quelqu'un m'a manqué de respect, en se comportant comme un con avec moi, je le fais savoir. Il ne faut pas venir chialer après.» Gérard Lanvin, en chiffres, c'est trente-huit ans de carrière, 59 films, des bides, des succès, plus de 82 millions d'entrées au cinéma. Bras croisés dans un canapé, l'iris 22 long rifle derrière le rose fumé de ses lunettes, il dit : «Ma carrière, je la vis. Je ne me d