Menu
Libération
DVD

La gare du Nord, chemin d’enfer

Article réservé aux abonnés
Claire Simon a réalisé une fiction, un documentaire et un webdoc sur ce point névralgique parisien et ceux qui le fréquentent.
Mathilde, incarnée par Nicole Garcia, à la gare du Nord, autre personnage-clé du film éponyme. (Photo Les films d'ici)
publié le 25 avril 2014 à 18h36

«Je n'ai jamais compris comment on pouvait s'ennuyer dans un aéroport.» On peut supposer que la phrase de Jacques Tati, immense scrutateur du genre humain, s'applique également aux gares. Claire Simon ne s'ennuie pas non plus dans ce genre de lieux, c'est même là qu'elle trouve toute son inspiration. Elle le prouve avec cette immersion dans l'un des centres névralgiques parisiens, la gare du Nord, tirant de ce travail au long cours une fiction (Gare du Nord), un documentaire (Géographie humaine) et un web documentaire.

Dans le cas très particulier de Claire Simon, qui n’a cessé d’arpenter les frontières du réel et de la fiction, ce travail mérite mille fois d’être vu dans son intégralité tant les formes qu’elle donne à cette masse d’informations se répondent en une multitude d’échos.

Evidemment, et sans doute selon l'ordre dans lequel on aborde cette œuvre, il est possible d'éprouver une préférence pour un film au détriment de l'autre. A cet égard, la partie fictionnelle de Gare du Nord, avec Nicole Garcia, Reda Kateb et François Damiens, peut sembler fade, voire artificielle, dans la comédie humaine qui se joue en permanence. Toutefois, pour la richesse du propos, il est vivement recommandé d'en découvrir chaque pièce.

Le choix de l’unité géographique de la gare du Nord correspond, de prime abord, à une version à peu près acceptable et accessible d’un petit enfer sur terre. Un demi-million de personnes se croisent chaque jour dans ce quadril