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POLICE

«24 jours», un destin

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Bien qu’il affiche un désir de vérité, Alexandre Arcady échoue dans sa volonté de retracer fidèlement l’atroce kidnapping d’Ilan Halimi par le «gang des barbares» en 2006.
publié le 29 avril 2014 à 18h06

L'enlèvement, puis le meurtre, du jeune Ilan Halimi en janvier 2006 par Youssouf Fofana et le «gang des barbares» fait l'objet de deux films. Le premier à sortir est celui d'Alexandre Arcady, 24 jours, qui s'appuie sur le livre-témoignage de Ruth Halimi, la mère de la victime. En ce moment, Richard Berry tourne une autre version du fait divers à partir du roman fictionnel Tout tout de suite de Morgan Sportès qui, lui, se place du point de vue des ravisseurs. Deux logiques de reconstitution porteuses de deux discours, celui d'Arcady mettant l'accent sur la nécessité de donner l'alerte face à la résurgence d'un antisémitisme français, Berry voulant se confronter à une généalogie de la crapulerie collective d'une vingtaine de jeunes perdant tout sens moral, toute empathie, en séquestrant, torturant, affamant un garçon de leur âge. C'est bien entendu une histoire atroce mais on peut légitimement être circonspect de la voir portée à l'écran par deux cinéastes qui ne se sont ni l'un ni l'autre illustrés par leur grand sens de la mise en scène ni par la hauteur de leurs exigences artistiques.

Speed. Dans les entretiens qu'il a donnés pour accompagner le film, Arcady martèle le mot «vérité» : «La vérité tout le temps. La vérité des faits. La véri