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Libération
SAUVAGERIE

«Joe» détonne

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Nicolas Cage en mentor d’un ado en plein cloaque du sud des Etats-Unis.
Nicolas Cage fait regretter tous les nanards dans lesquels il est allé chercher fortune. (Photo DR)
publié le 29 avril 2014 à 18h06

Entre l'écrivain Larry Brown, auteur du roman dont le film est tiré, et David Gordon Green, c'est une vieille histoire. Les premiers films du cinéaste de l'Arkansas (All the Real Girls, l'Autre Rive) étaient plantés dans la boue brûlante de ce Sud délétère et hargneux, que Brown a passé son existence à décortiquer. En 2002, deux ans avant la mort de l'écrivain, Green avait participé au formidable documentaire The Rough South of Larry Brown, de Gary Hawkins, réalisateur qui cumule la double casquette d'ancien professeur de David Gordon Green et de scénariste de Joe. C'est peu dire que le film, dans son inspiration comme sa facture, puise aux sources du cinéaste qui, après un long intermède hollywoodien, semble y revenir ventre à terre.

Gnôle. Joe est un quadragénaire en bout de piste qui s'abrutit de travail et de gnôle pour s'épargner le bilan d'une existence qui a largement dépassé le stade du mi-parcours. Ex-détenu, il reste un client régulier des flics locaux qui attendent patiemment qu'il bascule dans un de ces accès de rage dont il a le secret. Pour donner une idée du bled assommé de chaleur et de pluies diluviennes où tout cela se déroule, Joe y est contremaître pour le compte d'une compagnie de bois qui paie de pauvres types à empoisonner des arbres à coups de hachettes crachant un liquide mortel, afin d'avoir le droit de les abattre. Un petit miracle se produit quand un gamin chétif, fils d'un c